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La Boîte Rouge VIF
Musée virtuel du Canada (MVC)
Les femmes (sont) au centre du cercle
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Femmes de courage

Mariette Niquay-Ottawa
29 Mars 2011
Manawan

« Les grands-mères étaient des mères de clan, mais on ne les écoute plus. »

Mariette Niquay-Ottawa, Atikamekw

Les enfants sont au cœur des familles et des communautés autochtones. Il faut donc en prendre soin, surtout quand leurs parents n’arrivent plus à le faire. Autrefois, c’était les mères de clans qui jouaient ce rôle, des femmes bienveillantes que tout le monde respectait dans la famille. Quand il le fallait, elles savaient imposer leur autorité pour s’assurer que les enfants soient en sécurité, le temps que la tempête passe. Aujourd’hui, on ne les écoute plus et il y a toujours beaucoup d’enfants dont il faut prendre soin. C’est pour cette raison que Mariette Niquay-Ottawa, une grand-mère, est retournée travailler à l’école.

Transcription

Entrevue réalisée avec Mariette Niquay-Ottawa. Une photo d'elle ornemente le son de sa voix.

Mariette :

Ma grand-mère était très présente quand j’étais jeune. C’était matriarcal. La famille, celle qui me vient tout le temps à l’idée, c’est ma grand-mère. Philomène, c’était la mère de clan. La mère de clan avait un grand rôle à jouer. Quand ça n’allait pas dans une famille, même si c’était loin, on lui apportait la nouvelle, et elle se préparait pour aller voir la famille, aller aider, arranger ce qui n’allait pas. Le rôle de la grand-mère, aujourd’hui, a beaucoup changé. Je suis grand-mère et arrière-grand-mère. L’enseignement que j’ai reçu, je le continue. Ma famille, mes enfants, mes petits-enfants aussi, je m’en occupe.

Mon frère s’était marié. Sa femme l’avait quitté. Il s’est ramassé avec trois enfants. Sa femme partait un mois, deux mois, puis revenait une semaine, deux semaines, puis repartait. Ç’a été comme ça pendant trois, quatre ans. Quand ma grand-mère a appris ça, elle a vu que c’était pas sur le point de se régler. Elle est allée chercher les enfants. Elle a regardé dans sa famille, chez ses petits-enfants, ses enfants, qui pourrait garder. Elle m’en a amené une, Chantale. Quand elle est arrivée ici, on me l’a amenée. Je venais de me marier, ça faisait peut-être 5 ans, et elle m’a dit : « Je t’amène ta petite-nièce et tu vas la garder. » Elle ne m’a pas dit combien de temps, et moi, je n’ai pas posé de questions parce que je savais que, pour mon frère, c’était pas facile, alors j’ai dit : « OK, je la garde. » Je l’ai gardée jusqu’à ce qu’elle parte, jusqu’à ce qu’elle se marie.

Elle a placé les autres aussi. C’était des choses comme ça qu’elle pouvait régler. Ou ben, quand y savait que quelqu’un était en boisson, il allait le voir, y’allait lui parler et y’allait même rester quelque temps avec la famille, jusqu’à tant que lui décide d’arrêter de boire, jusqu’à ce qu’il se prenne en main. C’était des choses comme ça, des choses familiales. Même dans les abus, il y a eu des choses.

Eruoma :

J’pense t’avais d’affaire aussi. Ils savaient être durs quand il fallait.

Mariette :

Je me souviens de sa voix, quand elle prenait sa grosse voix. T’avais pas intérêt à répliquer. Elle a eu à régler aussi des abus sexuels. Le monde reconnaissait son autorité, tout le monde, même les hommes. Il n’y en a plus de ça, aujourd’hui. Les grand-mères n’ont plus de pouvoir, n’ont plus de rôle, elles ne sont plus écoutées.

Quand il se passe quelque chose chez mes enfants, dans ma famille, mes petits-enfants, je vais les voir, je vais régler ça, même si ça me prend plusieurs jours, plusieurs semaines. L’automne passé, j’ai une petite-fille pour qui ce n’est pas facile. Ses amis prennent un coup, ils fument, et puis elle s’était amourachée d’un jeune qui vendait de la drogue. J’ai été obligée d’aller la chercher deux, trois fois à la maison de son chum. Je suis rentrée dans la maison. Il ne voulait pas me la montrer. Il la cachait, ma petite-fille. J’ai crié : « Je vais sortir d’ici quand ma petite-fille va sortir de la chambre! Je sais qu’elle est ici! » Je suis restée là et, à un moment donné, ils m’ont dit : « Elle est dans la chambre, là-bas. » Il y a des personnes qui m’ont dit : « Des fois, c’est dangereux. » Il y a quand même des gens qui sont violents.

Aujourd’hui, je pense que c’est oublié, ce chum-là. Je connais d’autres femmes qui l’ont fait aussi, qui font des choses comme ça. Si tu penses à ta famille, si tu aides ta famille, si tu parles à ta famille, si tout le monde fait ça, toutes les mères, les grand-mères… Il faut se remettre sur les bons rails. Je veux que les mamans jouent leur rôle de maman, les grand-mamans aussi. Je n’ai plus de grand-mamans, mais c’est encore elles qui m’inspirent. On a besoin de nos mamans, de nos grand-mamans.

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Femmes de cœur

Lita Isaac
13 Décembre 2010
Listuguj

« Les femmes sont la colonne vertébrale de notre communauté. »

Lita Isaac, Mi’gmaq

Les femmes autochtones sont fortes et jouent un rôle important dans le bien-être de leur communauté. Elles s’impliquent, acceptent des responsabilités, jonglent avec le stress, la maison, le travail. Elles éduquent leurs enfants, souvent seules, les nourrissent, les protègent et leur enseignent l’ouverture aux autres et à la différence. Elles soignent le cœur et n’hésitent pas à ouvrir le leur. Comme Lita Isaac, elles font preuve de compassion envers les personnes qui souffrent, aident celles qui tombent à se relever. Elles ne jugent pas, mais essaient de comprendre. Les femmes autochtones sont fortes parce qu’elles savent avouer leurs faiblesses. Elles cachent parfois leurs larmes quand leur ciel devient trop lourd, mais leur rire s’entend au-delà des montages, quand le beau temps revient.

Transcription

Entrevue réalisée avec Lita Isaac. Une photo d’elle accompagne le son de sa voix.

Lita

D’après ce que j’ai appris, nous étions des pêcheurs, chasseurs et cueilleurs, mais les hommes allaient chasser dans les bois. Ils offraient du tabac par respect pour l’animal qui donnait sa vie, puis ils allaient chercher les femmes pour qu’elles nettoient l’animal. Elles coupaient et s’occupaient de la viande, la donnant aux aînés qui ne pouvaient pas aller à la chasse. Ce sont les femmes qui s’occupaient des enfants, de la cuisine, qui s’assuraient que les enfants, les hommes et les aînés étaient nourris. Aujourd’hui, c’est presque pareil. On s’en assure.

Les femmes sont le pilier de notre communauté. Je ne sais pas pour les autres communautés. Nous avons plus de pouvoirs émotionnels, plus de force, plus de compréhension, plus de compassion. Et nous savons quand utiliser ces différentes émotions. J’admire beaucoup d’hommes, mais j’admire les femmes parce que ce sont elles qui ont les plus grandes épaules. Celles qui peuvent porter plus. Nous jonglons davantage. Nous jonglons avec le stress de notre maison, de notre travail, de la politique.

C’est notre communauté. Nous avons une belle communauté. Oui, il y a de bonnes et de mauvaises pommes, comme dans chaque communauté. Nous avons une belle région. Nous avons les montagnes, l’eau, les lacs, les médecines naturelles. Nos aînés marchent dans la communauté et s’y sentent en sécurité. Ce sont les femmes qui le soulignent. Je pense que les femmes peuvent l’exprimer plus facilement. Les hommes sont plus réservés. Les hommes doivent être machos. Notre génération est plus ouverte aux choses qui vont changer. À l’époque, c’était tabou quelqu’un qui aurait pu avoir une relation interraciale ou qui aurait pu être gai. Maintenant, nous disons aux enfants : « Vous savez, mon ami est gai. Et c’est correct. Ils sont heureux et nous respectons cela. » À l’époque, ils ne pensaient pas comme ça. Ou quelqu’un qui pouvait avoir des problèmes de toxicomanie, de drogue ou d’alcool, à l’époque, nous le rabaissions. Nous sommes tous coupables de cela parce que cela nous mettait mal à l’aise. Aujourd’hui, nous le comprenons.

Nous devons le comprendre. Nous devons essayer d’aider si nous le pouvons. Nous ne pouvons pas guérir tout le monde, mais la compréhension est le premier pas vers la guérison. Ne pas juger, mais essayer de se mettre à leur place pendant quelques minutes. Donc, dans notre génération, ce sont les femmes qui commencent à prendre cette initiative. Je trouve que nous sommes plus compréhensifs et que nous essayons d’enseigner cela à nos enfants.

Les hommes sont forts également et ils guérissent, mais les femmes sont plus promptes à admettre qu’elles ont un problème ou que quelque chose ne va pas, sans avoir peur d’être jugées. Pour un homme, quand il s’agit de guérison, il peut hésiter ou ne pas exprimer qu’il a des problèmes ou des dépendances qui ont besoin d’être guéries, à cause de sa fierté, parce qu’il doit être fort. C’est ce que les hommes pensent. Les femmes se vident le cœur plus facilement. Nous exprimons davantage les problèmes qui nous concernent ou qui concernent la communauté. Nous ne sommes pas docteures, mais nous essayons de trouver des solutions. Il est plus facile pour les femmes d’accepter et de faire le premier pas vers la guérison que pour les hommes. Peut-être que je me trompe, mais c’est ce que je perçois.

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Femmes d’engagement

Hélène Boivin
2 Novembre 2011
Mashteuiatsh

« Les femmes vont occuper de plus en plus de place en politique. »

Hélène Boivin, Innue

Quand elles veulent s’engager dans la vie politique, passer du cercle familial à celui du pouvoir, tout n’est pas toujours rose pour les femmes autochtones. Elles doivent prendre leur place dans un monde d’hommes, faire face parfois à de l’intimidation ou de la discrimination, puiser en elles la force et le courage de se faire respecter. Devenir des égales, des alliées, pour porter haut et fort les luttes qui feront avancer la condition des femmes de leur communauté et de leur nation, pour le bien-être commun. Le défi est de taille, mais l'espoir fleurit! Les jeunes femmes sont plus scolarisées et elles s’impliquent. C’est dans les pas des pionnières comme Hélène Boivin qu’à l’avenir elles marcheront, sur le sentier de la reconnaissance individuelle et collective.

  • Femmes de courage
  • Femmes de cœur
  • Femmes d’engagement
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Compte-rendu d'une entrevue réalisée avec Hélène Boivin.

Quand tu viens dans le milieu autochtone, c’est plus des femmes qui vont à l’université. Les hommes sont moins nombreux...

[...]

T’as peu de femmes en politique, et tout ça… Mais t’as moins d’abandons scolaires chez les femmes. Mais, ici, tu vois, dans la communauté, à Mashteuiatsh, à un moment donné, on se rendait compte de ça. C’est que, par exemple, au niveau administratif […], l’entité qui est le Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean, on se rendait compte, puis, là ça, et c’est encore le cas, tu vois qu’il y a eu des tentatives timides quand même, mais les hauts postes de direction, je ne te dis pas les hauts postes politiques, mais les hauts postes de direction, sont occupés par des femmes.

[...]

Sur le terrain, c’est des femmes qui ont des postes de hauts dirigeants administratifs. Mais au niveau politique, c’est les hommes qui sont là...

[...]

Depuis quinze ans, c’est un constat, c’est indéniable : c’est les femmes qui ont, la plupart du temps, qui occupent des hauts postes administratifs.

[...]

Ben, les femmes, elles se battent pour faire changer des lois parce que les lois, tu le sais, elles sont discriminatoires, entre autres les sujets qui sont en cours, c’est-à-dire les dossiers qui sont défendus par Femmes Autochtones. Tu as encore la violence, puis les droits sur les liens matrimoniaux. Parce qu’une femme qui est dans la réserve, selon les lois, elle n’a aucun droit sur les biens en cas de divorce. Fait que les femmes ont fait changer ça pour faire en sorte que les femmes, en cas de divorce, puissent avoir droit à la moitié des biens de la famille, parce qu’avant, ce n’était pas le cas. Fait que où ce que je vois les femmes… Je pense que les femmes vont continuer à vouloir que les choses changent, que les lois changent pour éviter d’être toujours mises dans des situations soit de non-équité, de discrimination. Mais, c’est plate qu’on soit obligées… C’est plate que, pour nous autres, par contre, on soit encore obligées de se battre pour ça. Tu sais, comme un autre exemple que je vais te donner, actuellement, les « territoires de chasse », entre guillemets, ne sont pas légués aux femmes. Ils sont légués, la plupart du temps, aux hommes. Il y en a qui lèguent leur territoire à des filles, mais ils ne sont pas nombreux. Puis, je pense que les femmes, elles vont occuper une place plus importante au niveau politique dans l’avenir, parce qu’elles veulent, en tout cas. Moi, je parle pour ici. Tu sais, je pense qu’ici, il y a trois filles qui ont suivi la formation Femmes et gouvernance, parce que suite à ce qu’on a vécu comme expérience en Équateur, on a établi un partenariat avec l’ENAP [École nationale d’administration publique], puis on a mis en place un programme de soutien, de support et d’enseignement aux femmes autochtones francophones qui veulent faire de la politique.

[...]

Ça veut dire qu’il y a un désir de faire de la politique, puis de s’impliquer au niveau politique. Il y a réellement un désir…

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