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La Boîte Rouge VIF
Musée virtuel du Canada (MVC)
Occuper le territoire
  • Description

Le goût du territoire

Louise Sioui
16 Février 2011
Wendake

« Je cueille les plantes et par le fait même, je me ressource. »

Louise Sioui, Wendat

Quand on la rencontre, Louise Sioui nous offre un verre d’ati hahique yaoüen. Cette eau d’épinette aux baies sauvages ne contient pas d’alcool. C’est un mélange délicat de présence attentive au territoire, de connaissance fine des richesses de la forêt, transmise de génération en génération, et de respect envers chaque fruit de la terre que l’on a cueilli. Sa préparation est un geste de gratitude, un hommage à cette relation intime et privilégiée avec la nature qui donne un sens à la vie.

  • Description
  • Transcription

Nommer pour défendre

Jean-Marc Niquay
30 Mars 2011
Waswanipi

« Il fallait chercher pour faire revivre cette philosophie de la terre. »

Jean-Marc Niquay, Nehirowisiw

Dans les cultures autochtones, le temps est long et les luttes aussi le deviennent. L’exploitation des ressources a succédé aux mesures assimilatrices. Ernest Ottawa est un ancien. Il a porté très longtemps les revendications de son peuple, mais il est fatigué. Il a transmis le flambeau à son collaborateur, Jean-Marc Niquay. Convaincu que l’affirmation passe par une reprise de parole, celui-ci va à la rencontre des siens pour les écouter. Il sait que pour défendre le droit d’occuper un territoire, il faut d’abord le nommer et pouvoir exprimer l’expérience profonde qu’il permet de vivre. Le territoire est un espace physique et spirituel. C’est sur ces deux plans que doit porter le combat.

Transcription

Entrevue réalisée avec Jean-Marc Niquay. Une photo d’eux ornemente le son de leurs voix.

Jean-Marc Niquay

Moi, j’ai, j’ai, j’ai plutôt travaillé sur le terrain. J’ai pas fait de politique et tout, mais j’avais quand même mes idées, comme […] Ernest disait tantôt. Euh, les négociations pis tout ça là, ça portait pas fruits parce qu’on portait… parlait pas le même langage. Eux voyaient ça d’un côté monétaire pis nous autres, c’était plus nos droits et ça là, t’sais, de… On pensait pas à l’argent. Donc, la communication… Y se cognaient, au lieu de se…

Intervieweur

Ouais…

Jean-Marc Niquay

Parce que, eux autres, dans leur idée, eux autres, c’est l’argent, l’argent, l’argent. Alors que nous autres, c’est nos droits pis, euh, pouvoir utiliser nos territoires comme on veut, et non pas nous chasser tout le temps, t’sais. On fait des coupes ici pis, euh, tout ça. Euh… C’est plus là-dedans que j’ai, j’ai évolué là. J’ai travaillé pour Ernest quand y’était… quand y’était chef, euh, négociateur. C’est ça, hein?

Ernest Ottawa

Oui!

Jean-Marc Niquay

J’ai fait la dernière partie du grand travail qu’y’avait amorcé là. C’est soit le lien intrinsèque qu’y’a entre l’individu et son territoire. C’est plus là-dedans que, moi, j’ai, j’ai travaillé concernant les territoires. Et j’ai fait les trois communautés atikamekw. J’ai rencontré les aînés pis, euh, aussi les moins… les moins vieux là, pour connaître… pour aller chercher encore qu’est-ce qui… qu’est-ce qui avait resté d’eux autres envers leur territoire, les connaissances et tout ça là. C’est plus là-dedans que, moi, j’ai travaillé.

Intervieweur

Donc, t’as fait les démarches sur le terrain, rencontré les aînés et [tu] leur [as] posé la question. Mais, quelles questions, tu posais?

Jean-Marc Niquay

C’était plus, euh… pour savoir ce… qu’est-ce que le… c’était quoi, eux autres, leur idée de leur, euh, de… Qu’est-ce qu’y’avait entre lui et son territoire. Comment il prenait son territoire. Comment il voyait son territoire aussi, euh… Comment, comment est-ce que, lui, y’est attaché à son territoire. Qu’est-ce qui […] a fait… Qu’est-ce qui fait que, pour lui, le territoire, c’est très important. C’est dans c’t’affaire-là que j’allais chercher, parce que je trouvais que c’était très important de savoir quelle est la relation que l’homme a avec son territoire et comment est-ce qu’il, euh… comment est-ce qu’il s’en sert. Pis euh, est-ce que… Parce que depuis nombre d’années, euh, on a un peu perdu de… le…. du, euh, la relation spirituelle qu’on avait avec le territoire. C’est une des choses que… qui, euh… Y’en n’a pas parlé beaucoup, au cours des ans. Ça fait quand même presque mille, huit-cents ans, que ç’a changé pas mal la mentalité là, à cause du, du matérialisme qui s’est installé et tout ça là. Pis y fallait qu’on aille chercher pour faire… disons pour faire revivre cette, cette, cette philosophie-là, de relation avec la terre. C’est ce que j’avais compris dans l’idée de faire cette, cette démarche-là là, d’aller chercher des informations. Qu’est-ce qu’il […] reste encore sur, sur la philosophie de l’homme envers son territoire, l’importance que son territoire a pour lui. C’est, c’est plus dans ce domaine-là que j’ai, j’ai travaillé. J’ai pas touché beaucoup à la politique là, t’sais, mais j’avais quand même… J’en entendais quand même là […] parler pis, euh, j’trouvais, j’trouvais que c’était une, une démarche qui allait appuyer beaucoup nos, nos revendications et tout là. Parce que c’est quand même, euh… c’est quand même, euh, important là de, de savoir… de savoir comment dire, euh… de savoir répondre aux… et de savoir donner ces… aux non-autochtones là, pour qu’ils sachent que c’est important pour nous, t’sais, euh, le territoire et tout. C’est, c’est dans ce… dans cette optique-là que j’ai travaillé plus là-dessus pour aller chercher des informations, pis euh, c’était vraiment un travail très enrichissant pour moi. Pour une… Moi, j’suis une personne qui a beaucoup perdu de sa culture à cause des, des pensionnats et tout là. Pis avoir fait ce travail-là m’en, m’en a redonné beaucoup, t’sais, avec les aînés là, pis euh... Pis là, j’me disais : « Qu’est-ce que ça me donne, à moi, de connaître ça? » C’est, c’est, c’est une richesse, pis j’vais, j’vais être en mesure de leur montrer, t’sais, c’est quoi l’importance de ce territoire-là et pourquoi on se démène comme un yiable pour connaître nos droits et tout là, t’sais. C’est notre territoire.

  • Description

Retrouver la liberté

Maggie Etapp
15 Juin 2011
Manawan

« Ça fait cinq ans que j’attends pour avoir un camp. »

Maggie Etapp, Eeyou

Longtemps, le territoire était ouvert et on y circulait librement, dans le respect des lieux et des personnes. Puis, il s’est peu à peu refermé. L’exploitation industrielle et les changements rapides dans leur mode de vie ont éloigné les autochtones de la forêt. L’accès au territoire est contingenté. Pour les membres de la communauté de Waswanipi, les camps, promesse de tranquillité, demeurent difficiles à obtenir et leur attribution se fait au compte-gouttes, comme en témoigne Maggie Etapp. Le chemin du retour aux sources est semé d’embûches. Les portages sont nombreux, mais l’effort vaut la peine. C’est la voie de la liberté retrouvée.

  • Le goût du territoire
  • Nommer pour défendre
  • Retrouver la liberté

Compte-rendu d'une entrevue réalisée avec Louise Sioui.

Parce que tu disais que t’avais goûté au breuvage, c’est : ati hahique yaoüen. Ça veut dire « l’eau d’épinettes aux baies sauvages », mais ça veut dire l’eau de toutes les plantes, de tous les fruits qui rentrent dans le breuvage.

[…]

Parce que, moi, t’sais, quand les gens disent « ah! C’est quoi? », j’explique toujours. Ce breuvage-là, y’est jamais pris avec de l’alcool. Jamais, jamais. Même, j’leur dis : « Si t’es pour mettre de l’alcool dedans, j’te l’vends pas. » Parce que tu peux pas dénaturer qu’est-ce qu’il est. C’est toute l’année.

Ça commence au début de l’année. Ça m’donne l’occasion d’aller chercher les plantes, faire tout le tour, pis de faire un peu de ressourcement… Chaque année, tout au long, avec les différentes activités culturelles, traditionnelles. On occupe le territoire, on vit au quotidien. Y’a certaines plantes que tu peux seulement cueillir à l’automne, mais si t’as pas vu toute l’année où elles se trouvent au début, pis son développement, ben, tu peux pas aller la chercher, t’sais?

On part de l’eau d’érable. Tout rentre tranquillement, se poursuit avec d’autres fruits, avec d’autres plantes.

[…]

Il y a une continuité, ça se joue au quotidien. Ça nous aide à récupérer, à r’prendre contact aussi. La vie est folle, t’sais, la vie est vite! Pis on travaille, pis on travaille, pis on travaille… On étourdit tout le monde et on s’étourdit nous-mêmes aussi.

[…]

Ati hahique yaoüen. […] Ben, c’est l’eau. […] C’est toujours très imagé, les langues autochtones. Parce que, t’sais, quand j’dis ça, l’eau d’épinette, c’est parce que là, j’ai pris l’épinette. Mais c’est l’eau de cet arbre-là, mais des autres aussi. Parce que y’en a plus qu’un qui nous donne [son] eau.

Les plantes, les arbres nous donnent leur eau pour qu’on puisse vivre, nourrir notre arbre à nous. Ça fait le cycle de la vie. Parce que tout le long, y s’rajoute quelque chose. Que ce soit le temps des fraises, le temps des bleuets, le temps de telle plante, de telle chose, le temps des pommes, le temps des choses…

Mais, t’sais, ça se suit. Chaque saison, on a besoin de certaines vitamines, de certains oligo-éléments. On se les partage, t’sais. On leur donne, on les remercie, en quelque sorte. Mais c’est un processus. C’est durant toute l’année.

play_video

Compte-rendu d’une entrevue réalisée avec Maggie Etapp

On est encore sur une liste d’attente [pour avoir un camp dans le bois]. À chaque année, ils donnent des cartes. On est encore sur la liste d’attente… Mais mes beaux-parents en ont. La tante de mon conjoint en a une. D’autres membres de la famille en ont. Fait qu’on va sur leur territoire pour aller chasser.

[…]

Depuis qu’on a notre quatre roues, on part à toutes les fins de semaine. On s’en va à chasse. On se promène, on prend de l’air, [on passe] du temps avec la famille… avec sa tante. Sa tante, elle vit dans le bois tout le temps. Fait que, on s’en va la visiter. Elle est souvent seule. Je crois que, quand elle était plus jeune, c’était tout le temps dans l’bois. Puis quand elle s’est mariée, c’était dans l’bois quand même. Fait que la communauté a été construite. Elle est venue [y] vivre quelques années. Elle a travaillé quelques années. Son mari est venu travailler. Quand ils ont pris leur retraite, ils sont retournés dans l’bois. J’en connais plusieurs des couples âgés, des aînés, qui vivent dans le bois.

[…]

[Les plus jeunes] y travaillent. Il y en a quelques-uns qui travaillent, qui vivent encore dans le bois, quelques familles. Pis moi, j’veux pas attendre après ma retraite! J’attends juste mon camp. Le chalet, c’est tout ce que j’attends.

On a fait notre première demande, je pense que ça fait cinq ans de ça… On a refait une autre lettre l’an passé, à l’automne passé, mais on n’a pas de réponse encore.

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